Tuesday, February 14, 2012

JarryPiton au sommet de l'Aconcagua

6 962 metros sobre el nivel del mar. 22 841 ft above sea level. We made it ! On l'a fait ! On a gravi le Cerro Aconcagua, le point le plus haut du continent, le sommet des Ameriques ! Et on en est pas peu fiers !...



Le recit, a chaud, d'une experience INOUBLIABLE !

Jour -1. Avant de partir, on s'est quand meme pas mal renseignes. Ca fait quasi 1 an qu'on y pense. Entre livres, forums, et conseils d'experts, on a bien choisi nos dates, debut fevrier, le meilleur rapport prix d'entree du parc / meteo. Et aussi, on a decides d'y aller en solo... Pas de guide, on verra bien comment on s'en sort...

Jour 0. Des l'arrivee a Mendoza, c'est la course pour louer tout l'equipement et obtenir nos permis d'ascension le plus rapidement possible, afin de ne pas perdre notre acclimatation a l'altitude. Ca fait presque 2 mois qu'on est pas descendus en dessous de 2500m, et malheureusement Mendoza n'est qu'a 800m. Pendant deux jours, on navigue entre loueurs d'equipement, office de tourisme, banques, loueurs d'equipements, banques, walmart, et nous voila finalement prets a partir. Vamos! Mes derniers mots furent pour mes orteils, bien qu'ils auraient pu s'adresser a vous qui nous aimez suffisamenet pour lire tout ce qu'on raconte sur ce blog: "Content de vous avoir connus. Je vous aime tous autant que les autres. J'espere vous revoir bientot..."


Jour 1 et 2. Ca commence par deux jours d'approche jusqu'a Plaza de Mulas, le camp de base. Petite journee de 2 heures et demie jusqu'a Confluencia d'abord, puis 21 km jusqu'au camp de base le lendemain, dans une vallee entouree de montagnes multicolores, avec vue sur le sommet qui nous nargue. 1700m d'ascension sur 2 jours, 20kg sur le dos de Naurel, dit la mule, et 5 kg pour Cecile. Il nous faut transporter tout ce dont on a besoin pour 2 ou 3 jours, le reste, l'equipement lourd, est monte par une mule (une vraie) jusqu'au camp de base. On arrive ainsi le 2 fevrier a Plaza de Mulas, 4360m, entoures de glaciers. Lieu de reve pour feter nos 10 ans, non?





Jour 3 et 4. Acclimatation et glandouille au camp de base: petite pause pour s'assurer d'une oxygenation correcte a cette altitude. On dort le plus tard possible, jusqu'a ce que le soleil tape sur notre tente, puis on mange, on marche un peu, on boit tout ce que l'on peut boire d'eau (4 - 5 litres par jour). La vie tranquille du camp de base, quoi. Le deuxieme jour, on monte la bouffe et tout l'equipage lourd necessaire pour le sommet au premier camp d'altitude: Campo Canada, 4960m.




Jour 5. Le controle medical est OK, la meteo s'annonce bonne, on se sent a Campo Canada comme a la maison, alors c'est parti, on quitte le camp de base, et on attaque l'ascension.


Jour 6 et 7. On se sent toujours bien, alors on continue a monter. Direction le campo Nido de Condores, 5550m. On decide meme de monter tout l'equipage en une journee, plutot que de faire un jour de portee, ce qui nous permettra de nous reposer et acclimater une journee a une altitude qui commence a devenir serieuse. Ca monte raide, c'est lourd sur les epaules, l'oxygene se fait rare, les pas sont de plus en plus petits, mais on y arrive...




Jour 8 et 9. Encore une fois le controle medical est nickel. 90% d'oxygene pour Naurel, le docteur a du mal a y croire. Cecile souffre d'un leger mal de crane, mais ca a l'air normal. Vamos! On monte au dernier camp d'altitude, Campo Colera, 5900m. La, on commence quand meme a manquer d'air. Difficile de dormir, entre le froid (-12 dans la tente) et le mal de crane, on ne se repose pas bien. Vu que l'on a devant nous 2 jours de bonne meteo pour tenter le sommet, Cecile reussit a calmer mon impatience et on prendra un jour de plus pour s'acclimater ici. Une journee de repos a cette altitude consiste a rester devant le rechaud et faire fondre de la neige afin de pouvoir s'hydrater suffisament. Passionant ! Mais la vue autour est superbe, particulierement a la tombee de la nuit, lorsque le soleil se couche sur le Pacifique, pourtant bien loin d'ici.
Un mauvais souvenir quand meme, un des pires moments du voyage: sortir de la tente a 6 heures du mat pour aller chier dans un sac plastique par -15 degres. Inoubliable!





Jour 10. El dia cumbre. 6 heures du mat, on chausse les crampons, et c'est parti pour la plus grosse journee, le moment tant attendu. C'est dur, il fait tres froid jusqu'au lever du soleil. Les deux dernieres heures, qui ne representent que les 150 derniers metres d'ascension sont interminables, et vraiment abominables. 3 minuscules pas, et on a l'impression qu'on va mourir asphixies. Cecile s'apprete a craquer, mais tout le monde s'encourage, et on monte petit a petit. 8 heures et demie apres etre partis de Colera, on arrive finalement au somment. 6962 m au dessus du niveau de la mer. Un moment fort en emotions. On verse une petite larme, fatigues par l'effort, tellement soulages d'etre enfin arrives, tous les deux ! Quel bonheur! De la haut, la vue est incroyable. On se sent haut ! La Cordillere des Andes nous parait minuscule. A l'Ouest, on apercoit le Pacifique. Et partout autour de nous, on voit la courbure de la terre! C'est genial, mais il faut maintenant penser a redescendre. C'est le plus important...




Jour 11 et 12. On ne fait quasiment rien a part descendre. Au fur et a mesure, on retrouve de l'oxygene, ca fait du bien! 1600m de descente bien raide jusqu'au camp de base le premier jour, puis encore 1700m le deuxieme jour sur 27 km. A l'arrivee, ca fait mal aux pieds. On vous epargne les photos, on vous promet que lorsqu'on a retire les chaussettes, la vue n'etait pas belle. Mais on oublie la douleur en repensant a ce qu'on vient d'accomplir. C'est la fin de l'expedition, que l'on celebre avec de la biere Andes qui coule a flot en compagnie de compagnons grimpeurs.




Et maintenant? Retour aujourd'hui a Mendoza, ou on va se reposer a l'un des hotels les plus chers de la ville: le Sheraton *****. Merci encore aux points accumules avec Createch, car on va passer ici deux nuits de reve sans rien payer ! Lieu de reve pour la St Valentin, non? Et puisqu'on est a Mendoza, on va aller visiter les bodegas et se remettre a boire du pinard. On en peut plus de l'eau !
A noter que le chauffeur de taxi entre le terminal de bus et l'hotel se bouchait le nez. On a bien cru qu'il a allait vomir a cause notre odeur. 12 jours sans douche, un record !





Et ensuite? Termine l'altitude, on prend la direction de Buenos Aires et de la cote Atlantique des Mercredi soir, en esperant y trouver des plages et du soleil...

Hasta pronto

Aurelio